Note d'intention de mise en scène
Christian Siméon a écrit ce "monodrame" d'après la vie tragique de Zelda Fitzgerald. Les œuvres de Siméon s'inspirent souvent d'histoires vraies (je le comprends, la réalité est souvent plus déraisonnable que la fiction) mais sans jamais sombrer dans le documentaire. Avec une jubilation débridée, il laisse rebondir son imaginaire et avec un lyrisme insolent, il affirme son style… À travers le regard fantasmagorique de cet auteur, le destin dévasté de Zelda F. dépasse l'anecdote et rejoint le mythe ; l'auteur nous parle des errances névrotiques de l'humain, navigant entre effroi burlesque et dérision autodestructrice… Mais comment ce jeune homme si bien élevé peut-il raconter des choses aussi troublantes?
Comme un compositeur d'opéra, Siméon triture les plaies de l'âme humaine pour que ça chante... Il écrit pour lui, mais aussi pour que ses mots soient crachés et proférés, car il aime le théâtre majuscule et les acteurs monstrueux ! Ce soliloque ressemble à un cauchemar d'enfant où le rôle n'est même plus un personnage mais plutôt une somnambule furieuse, une écorchée grotesque, un fantôme éventré……
Je n'aurais pas accepté de mettre en scène ce drame décadent et décapant sans une actrice capable de toutes les audaces; Claude Perron possède la folie animale et la virtuosité joyeuse, pour incarner cette parole obsessionnelle, échevelée et envoutée !
Michel Fau
Note de l'auteur : Christian Siméon
Il y a des êtres qui dérangent.
Zelda Fitzgerald, née Sayre, fut de ceux là.
Née dans une riche famille de Montgomery, capitale de l’Alabama, fille d’un des juges de la Cour Suprême de l’Etat, à l’aube de sa vie, elle a tout, l’argent, la beauté, l’énergie, l’insolence et plus encore, un pouvoir d’attraction sexuel immense et dangereux et la ferme intention de s’en servir.
Après tout, pourquoi ce pouvoir, seuls les garçons auraient-ils le droit de l’utiliser ?
A dix-sept ans, Zelda fascine et exaspère toute la société, et pas seulement la bonne.
Et c’est ce phénomène que Scott Fitzgerald, écrivain en devenir et sûr de son destin, découvre un soir de 1918.
Il ne s’en remettra jamais.
Il tient alors sa muse, l’inspiratrice de tous ses romans.
Il réussit de haute lutte à l’épouser et bâtit avec elle le couple le plus légendaire de la littérature américaine.
Ensemble ils s’embarquent dans un tourbillon de fêtes, d’alcool, de jazz et de création, la folie nécessaire après la grande catastrophe de la guerre.
Zelda, cantonnée au rôle de muse et bloquée dans toutes ses tentatives d’expression, finira par y laisser une santé mentale déjà border line.
Cette pièce saisit Zelda en 1948, où, internée elle se prépare à subir une nouvelle cure d’insulinothérapie, pour soigner des trouble schizophréniques.
Elle retrace avec un humour et une énergie intacts le parcours de celle qui fut l’immortel modèle de la « Flapper », la garçonne américaine, jeune femme libre des années folles, la seule, l’unique : Zelda.
L’histoire de Zelda Fitzgerald n’est pas celle d’une insolence, mais celle d’une énergie, et pire encore, d’une énergie libre.
Une femme libre est une sorcière.
Elle devra donc bruler.
En juin 2012, Michel Fau me contacta pour écrire ce monologue pour la comédienne Claude Perron.
J’avais à de nombreuses reprises pu admirer Claude sur scène.
Quant à Michel, c’est le premier comédien qui a porté un de mes textes, Hyènes ou le monologue de Théodore Frédéric Benoit au théâtre. A l’époque, auteur débutant et ignorant tout du monde du théâtre, je dois bien avouer que je ne mesurais pas l’immense chance qui m’était donnée.
Pour Zelda j’ai dit oui d’emblée.
J’ignorais alors que le cyclone Zelda allait entrer dans ma vie. Cette écriture fut un réel moment de joie.
Merci à Claude et Michel.
Christian Siméon
Biographie de Zelda Fitzgerald
Vivant aux côtés d'un écrivain talentueux, Zelda sera tout au long de sa vie à la recherche de son identité artistique. Victime de ses propres névroses et des tensions d'un mariage plus que tumultueux, elle sera internée en hôpital psychiatrique en 1930. Elle débute alors l'écriture d'un roman semi-autobiographique qui lui attirera les foudres de son mari, considérant qu'elle exhibait une partie de leur vie. Elle est définitivement internée en 1936, atteinte de bipolarité. Elle va alors consacrer ses derniers jours à l'écriture et la peinture. Elle meurt à l'âge de 47 ans, brûlée dans l'incendie de l'hôpital.
Distribution
- Mise en scène : Michel Fau
- Auteur : Christian Siméon
- Comédienne : Claude Perron
- Comédien : Bertrand Schol
- Assistant mise en scène : Jean-Philippe Marie
- Décors : Emmanuel Charles
- Costumes : David Belugou
- Lumières : Joël Fabing
- Maquillage : Pascale Fau
Création Figeac 2014
Production : Scène Conventionnée Production Théâtre et Théâtre Musical - Figeac / Saint-Céré - Festival de Théâtre de Figeac