À l'origine pour clarinette, violoncelle et piano, le trio op.114 (1891) a été transcrit pour l'alto, ce qui apporte à l'ensemble une sonorité toute particulière, chaleureuse, dotée d'un vibrato supplémentaire...
Pour compléter cette œuvre magistrale qui annonce la fin du 19e siècle, se rajoutent d'autres pièces phare de la musique de chambre, précurseuses du romantisme allemand, et qui ont certainement nourri l'inspiration de Brahms.
La sonate Arpeggione D821 de Schubert écrite en 1824 ouvre le concert par une œuvre de haute volée instrumentale car au départ écrite pour un violoncelle à 6 cordes. Jouée ici à l'alto, elle demande une grande virtuosité technique pour exprimer, à travers un dialogue subtil avec le piano, une pièce intime et vibrante d'une émotion raffinée.
La 3e sonate de Beethoven op.69 (1808), la plus célèbre des cinq sonates pour violoncelle et piano est lumineuse, virtuose et pleine d'une joie exubérante et juvénile. Là aussi, les prouesses techniques du violoncelle et du piano dans les 2e et 4e mouvements exaltent une vision lyrique et romantique de ce nouveau siècle qui débute.
Enfin, pour compléter ce programme qui laisse une place importante au piano, une pièce uniquement pour les cordes qui, là encore, met en valeur l'alto (instrument préféré de Mozart, qui le premier lui a consacré ses lettres de noblesse, notamment dans la musique de chambre).
Le duo des lunettes (1797), œuvre légère et humoristique a été créé par le compositeur à l'alto et un ami violoncelliste. L'esprit de salon et de camaraderie musicale y règne, esprit qui marquera le siècle de la musique romantique, évoquant par exemple les fameuses "Schubertiades".
Distribution
- Piano : Gaspard Thomas
- Alto : Stéphanie Blet
- Violoncelle : Robin Defives