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ToscaGiacomo Puccini / Florent Siaud

Opéra
 

Durée : 1h40

Opéra de Giacomo Puccini
Livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa
D’après la pièce de Victorien Sardou

Version resserrée de Florent Siaud (dramaturgie) et Fabien Waksman (arrangements instrumentaux) pour le Théâtre Impérial - Opéra de Compiègne.

Drame mythique et populaire, bouleversant d’intensité théâtrale, Tosca demeure un grand chef-d'œuvre magnétique. Créée à Rome en 1900, la Tosca de Puccini n’a rien perdu de sa tension dramatique ni de son suspense haletant. Dans l’arène s’entredéchirent la soif d’absolu, la passion pour l’art, la résistance à l’oppression politique et les feux inquiétants du désir. C’est le trio interprété par Axelle Fanyo, Christian Helmer et Joel Montero qui incarne ce combat explosif entre Tosca, Mario et Scarpia, l’infâme chef de la police. Cette version resserrée met en valeur une partition que l’on découvre ici dans une théâtralité plus tendue. Une lecture qui pose avec habileté les lignes du drame et met à nu la mécanique tragique de l’œuvre. Florent Siaud poursuit son exploration des grandes figures féminines de l’opéra en renouant avec le style épuré et rougeoyant de La Tragédie de Carmen, accueillie en 2023. Dans un surréalisme inquiétant, une atmosphère crépusculaire vient raconter la fin d’un monde teinté de fantasmes, de lune noire et de fatalité indomptable.

Note d'intention

Une version pour décentraliser l’opéra

À l’origine de cette Tosca voulue par le Théâtre Impérial de Compiègne, il y a une volonté : celle de ne pas réserver l’opéra aux grandes métropoles et d’aller de scènes municipales en scènes pluridisciplinaires afin de rejoindre le plus grand nombre de spectatrices et spectateurs sur tout le territoire. C’est ce qui a donné naissance à cette version singulière du chef-d’œuvre de Puccini : pensée pour un ensemble instrumental, sa réorchestration a été confiée à Benoît Coutris, son interprétation aux Frivolités Parisiennes sous la direction d’Alexandra Cravero et les choix des coupes musicales à Fabien Waksman, compositeur récompensé d’une Victoire de la musique classique en 2023.

Un éclairage intimiste

Sans prétendre se substituer à l’original, cette proposition plus ramassée fait le pari d’une chevauchée tragique sans entracte mais aussi d’une intimité qui, par ses textures chambriste, éclaire d’une lumière inhabituelle la jeunesse radieuse des protagonistes tout comme les dilemmes qui agitent leurs fors intérieurs. C’est que, sous l’efficacité poignante de la musique, la partition offre de vrais enjeux de réflexions existentielles, de saisissants moments de délibérations intimes. C’est une dimension que nous avons tenté de rendre sensible, entre autres, avec les lumières en clair-obscur de Nicolas Descôteaux.

Théâtralité et spiritualité

Plutôt que la recherche de vérisme ou de la profusion dantesque, nous avons également été marqués la théâtralité de la vie et de la verticalité du sacré que célèbre l’oeuvre. D’où, peut-être, notre besoin d’aller non pas vers un naturalisme opulent mais, par moments, du côté de la stylisation, de l’imaginaire du retable, de la théâtralité du mystère. Avec le scénographe Romain Fabre, a émergé la piste d’une sorte de triptyque à la fois sanglant et sensuel, évoluant au gré des actes et auquel les vidéos oniriques et animales d’Eric Maniengui viennent apporter une nuance de réalisme magique.

Un polar romain

Ces choix formels ne nous empêchent pas de toucher au concret des situations. Avec les maquillages d’Emmanuelle Verani et les costumes de Jean-Daniel Vuillermoz, notamment, nous avons songé à traduire la menace mafieuse et sectaire qui parcourt ce polar romain. Celle-ci résonne avec certaines heures sombres de l’Histoire autant qu’avec notre propre monde, hélas menacé par le retour des pulsions les plus délétères.

Une constellation de personnages ambivalents

Dans cet ensemble à la fois tangible et onirique, toute une constellation de personnages naviguent en eaux troubles. On y trouve un sacristain cocasse et des sbires inquiétants, des bourreaux ténébreux. On y trouve surtout un trio de figures complexes, sur lequel plane l’ombre de Scarpia, archétype du bourreau. Sa dimension méphistophélique nous a pas empêchés d’être attentifs à la façon dont sa perversion se déploie dans l’ambivalence et la retenue, parfois, pour piéger ses victimes. Il incarne peut-être une forme terrible de « banalité du mal », à moins qu’il ne soit un Tartuffe dévoré par la culpabilité et la fétichisation de la cantatrice, ou encore un Macbeth hanté par le spectre de ses crimes. Quant à Tosca, que l’on peint parfois en diva capricieuse, n’est-elle pas, au premier chef une incarnation fraîche et courageuse de l’artiste amoureuse ? Tempérament ludique, elle est parallèlement spirituelle, contemplative et éprise d’absolu : c’est cette force de caractère qui lui permet d’imposer une suspension vertigineuse de l’espace-temps grâce au recueillement d’où émerge « Vissi d’arte ». Mario, de son côté, est peut-être le représentant de la génération des années 1880 en Italie, celle de la Bohème artistique qui refait le monde à Milan, cette « Scapigliatura » ou « ligue des échevelés », qui importe alors l’esprit frondeur du Quartier latin à Milan. Il a quelque chose, aussi, du lyrisme terrien et de l’effronterie politique du jeune Pasolini. Il est attentif à la nécessité d’embrasser le moment présent, ce dont témoigne son fameux « E lucevan le stelle ».

Baignés dans un climat étrange, ces visages complexes composent une triade houleuse qui nous resitue dans l’éternel bras de fer qui oppose Eros et Thanatos, réalité et idéal, désir et interdit. Nous remercions le Théâtre Impérial, les équipes artistiques, techniques et administratives de nous permettre de creuser le sillon de cette exploration métaphysique, inaugurée avec la présentation de La Tragédie de Carmen, ici même, en 2019.

 Florent Siaud

Distribution
  • Mise en scène : Florent Siaud
  • Assistanat à la mise en scène : Johannes Haider
  • Direction musicale : Alexandra Cravero
  • Conseiller musical : Fabien Waksman
  • Scénographie : Romain Fabre
  • Lumières : Nicolas Descoteaux
  • Vidéo : Éric Maniengui
  • Costumes : Jean-Daniel Vuillermoz
  • Coiffure, maquillage : Emmanuelle Verani
  • Avec : Joel Montero, Christian Helmer, Adrien Fournaison, Mathieu Gourlet, Étienne de Bénazé
  • Compagnie et orchestre : Les Frivolités Parisiennes
  • Soprano : Axelle Fanyo

Presse

Florent Siaud signe l’une de ses meilleures mises en scènes, à la fois esthétique et même d’un fini cinématographique, dramatiquement prenante, sans aucune baisse de tension, menée tambour battant comme un flux tragique et dramatique continu, comme un polar rouge sang. Classiquenews

La jeune soprano s’est bâtie une personnalité vocale et une présence théâtrale reconnues par la critique et recherchées par les musiciens. La Terrasse

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Production Théâtre Impérial - Opéra de Compiègne
Coproduction Opéra de Reims ; ScénOgraph - SCIN Art et Création / Art en Territoire
Avec le soutien de La SPEDIDAM

© Nicolas Descoteaux

Réserver
Représentations

Château de Castelnau-Bretenoux
  • lundi 05 août 2024 21h45
  • mercredi 07 août 2024 21h45
  • jeudi 08 août 2024 21h45
INFORMATIONS / REPLI

Repli : Halle des sports, 46400 Saint-Céré

Rendez-vous Curieux

Apéro-rencontre avec l'équipe artistique le 7 août à 11h30.

Tarifs

Tarif pleinTarif réduit-découverteTarif passionTarif jeune
série 1 50444010
série 2 38322610
série 3 28221810

Abonnement découverte : nominatif, 4 spectacles minimum au tarif Découverte.
Abonnement passion : nominatif, 8 spectacles minimum au tarif Passion.
Tarif découverte / réduit : abonné.es Découverte, groupes à partir de 10 personnes, comités d’entreprises.
Tarif passion / réduit + : abonné.es Passion, personnes en situation de handicap, en recherche d'emploi, et intermittent.es du spectacle (sur présentation d’un justificatif).
Tarif jeune : moins de 18 ans, étudiant.es de moins de 25 ans.

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