Offenbach profite dans cette opérette féerique, de l’influence de Jules Verne, très à la mode à l’époque. Jules Verne lui-même montait de « grands » spectacles à partir de ses romans permettant aux gens de voyager, comme c’est le cas dans le Roi Carotte.
Dans le Voyage dans la Lune, il y a une part de rêve et de féérie, de prétexte à grand spectacle. Mais comme toujours Offenbach profite de son sujet pour développer sa veine satirique.
C’est cette satire qui fait son universalité et qui permet à ses « opéras comiques » d’exister encore.
Je me suis donc penché sur la question.
Dès le premier acte, sur terre, on assiste à une représentation de la fin du 19 siècle, avec sa folie du progrès scientifique, la naissance de l’électricité, du cinéma, de la découverte des pays nouveaux. Je garderai donc cet acte dans son contexte historique : une société aux structures figées, dont la figure emblématique est le bon bourgeois bouffi d’orgueil, accompagne, admirative, cette épopée du progrès scientifique comme les films de Méliès le montrent.
Puis, la fusée lunaire envolée …
J’ai imaginé un Voyage qui dure un siècle et qui transporte nos personnages dans les années 50/60.
Pourquoi ?
Dans la Lune l’amour n’existe pas, les femmes sont partagées entre celles qui font les enfants (les mères de famille) et celles qui donnent le plaisir (les maitresses). Le seul projet de libération de la femme c’est Moulinex, la machine à laver Bendix, le frigidaire !
Un siècle est passé et malgré le progrès scientifique la ménagère reste la ménagère, la pin-up reste la maitresse !
Le roi vit dans un palais de verre où les citoyens peuvent le voir pour vérifier s’il travaille : n’est-ce pas de la réelle science-fiction ? Ou de la télé-réalité ? Tous les éléments sont là pour constater que les grands modes de fonctionnement n’ont pas bougé malgré l’avion et les spoutniks.
La lune, c’est un peu la terre vue …dans un miroir à l’envers !
Nous avons donc inventé pour cadre de cet alunissage le salon des arts ménagers à la glorification de la consommation et des machines électriques.
Au cours de ses péripéties, le prince terrien (Caprice) rencontre la princesse lunaire (Fantasia) Mais sur la lune l’amour n’existe pas comme dans la bande dessinée Barbarella dont nous nous sommes inspirés . Dans cette BD c’est une pilule qui génère la découverte d’une certaine sensualité. Ici, plus pragmatique mais aussi très symbolique d’un monde qui fonctionne sur des valeurs judéo-chrétiennes, c’est une pomme qui sera le fruit du péché.
La consommation de la pomme va déclencher sur la lune une révolution sexuelle majeure !
D’une raideur très symptomatique des années 50/60 à la morale rigide, l’explosion hippie (peace and love) va dévergonder ce petit monde tout aussi bourgeois que celui de la terre de 1870.
C’est presque le résumé d’un cycle de vie des humains : des découvertes, des progrès techniques et ensuite l’apothéose de la technicité qui se trouve confrontée heureusement parfois au désir d’être heureux sans la robotique.
Les années Peace and Love en sont l’illustration.
Ce voyage est un voyage dans le temps avec une fantaisie et une perspicacité qui lui donnent d’une manière évidente des résonances actuelles… Dans la joie bien sûr, en comptant sur l’habituelle bêtise des rois, des politiques, des ministres obséquieux, des conseillers roublards… le pouvoir donnant toujours matière à parodie …
Olivier Desbordes
Liens Vidéo
Le Voyage dans la Lune d'Offenbach, extraits 1 (10 janvier 2014, Théâtre Équilibre de Fribourg)
Le Voyage dans la Lune d'Offenbach, extraits 2 (10 janvier 2014, Théâtre Équilibre de Fribourg)
Distribution
- Mise en scène / réécriture du livret : Olivier Desbordes
- Direction musicale (alternance) : Dominique Trottein
- Direction musicale (alternance) : Gaspard Brécourt
- Assistante mise en scène : Sandrine Montcoudiol
- Décors : David Belugou
- Costumes : Jean-Michel Angays
- Costumes : Stephane Laverne
- Lumières : Patrice Gouron
- Lumières : Guillaume Hébrard
- Le Prince Caprice (en alternance) : Marlène Assayag
- Le prince Caprice (en alternance) : Sarah Lazerges
- La Princesse Fantasia (en alternance) : Julie Mathevet
- La Princesse Fantasia (en alternance) : Cecile LIMAL
- Le roi Cosmos : Jean-Claude Sarragosse
- Microscope (en alternance) : Eric Vignau
- Microscope (en alternance) : Thierry Cantero
- Le Roi Vlan : Christophe Lacassagne
- Le prince qui passe par là : Juan Carlos Echeverry
- Cactus : Yassine Benameur
- La reine Popotte : Hermine Huguenel
Orchestre et Choeur Opéra Éclaté
Coproduction : Opéra de Fribourg, Opéra de Lausanne, Opéra Éclaté
Presse
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« L’intérêt musical musical n’est pas en reste. La partition est étincelante, l’orchestration plus travaillée que naguère, l’écriture vocale des rôles féminins plus exigeante. »
« Le propos d’ensemble est très cohérent (...) le procédé d’actualisation n’est jamais lourdement asséné et, surtout, il reste constamment drôle. »
« Réalisation musicale de haut niveau »
Jacques Bonnaure – Opéra Magazine – mars 2014« On rit à gorge déployée tout au long de la pièce. Mais le texte seul n’aurait pas suffi. Il est porté par toute la scénographie et les décors mis en place par Olivier Desbordes et là encore le travail est remarquable. (...)De cette conception hilarante du Voyage dans la Lune nous sommes également ressorti ravi par la prestation musicale excellente. (...)Parfaitement adaptée à l’histoire et collant à la scénographie la musique va nous faire voyager à travers les époques, de l’opérette jusqu’au Disco voire même au Rock. (...)
Attention on peine à quitter ce Voyage, son ambiance délicieuse et colorée. Alunissage OK, Atterrissage difficile, Houston nous ne voulons pas rentrer »
Mathieu Guigue - ClassiqueInfo.com – 22 août 2014 www.classiqueinfo.com/Saint-Cere-2014-Le-Voyage-dans-la.html« Mariez un génial compositeur, Offenbach, tout en légèreté, malice et entrain, avec un metteur en scène chevronné, Olivier Desbordes, qui connaît son métier sur le bout du doigt et sait parfaitement tirer toutes les ficelles. De cette union va naître un spectacle brillant, haut en couleurs et parfaitement jubilatoire d’autant que sont conviés à la noce interprètes et musiciens de talent. Ce voyage dans la lune est un enchantement, un véritable feu d'artifice où décors et costumes rivalisent d’ingéniosité et de créativité » (...)
« Si tous les interprètes s'approprient leurs rôles à la perfection, jouant le burlesque sans jamais tomber dans le grotesque, exercice ô combien périlleux, j'ai pour ma part été complètement époustouflée par Julie Mathevet, extraordinaire Fantasia, voix brillantissime et qui se permet même de rajouter dans l'air « Ah mon papa » quelques notes cristallines en cascade de la Reine de la nuit ! Virtuose. »
L'orchestre quoiqu'en formation réduite ne démérite pas, nerveux et précis, dirigé avec maestria par Dominique Trottein, se permettant aussi un clin d'œil facétieux avec à l'ouverture du Marché aux femmes, égrenée au violoncelle, la célèbre suite de notes de Money, de l'album des Pink Floyd The dark side of the moon !
Un voyage dont on ressort heureux et enchanté. »
Nicole Bourbon - Regarts - août 2014 - http://www.regarts.org/saint-cere/saint-cere-jour4.htm« Portée par ce délire visuel, théâtral et musical, la distribution fait des étincelles vocales et dramatiques. Si un colorature assassin met en vedette Julie Mathevet en Fantasia, la jolie musicalité de Marlène Assayag en Caprice et l’excellente prestation d’Hermine Huguenel en reine Popotte méritent autant de considération. »
Simon Corley – ConcertoNet.com – septembre 2014
Hélène Biard – ClassiqueNews – 15 août 2014
http://www.classiquenews.com/compte-rendu-opera-saint-cere-halle-des-
sports-le-10-aout-2014-offenbach-le-voyage-dans-la-lune-sur-un-livret-tire- de-de-la-terre-a-la-lune-de-jules-vernes-marlene-assayag-le-prince-capri/«Desbordes propose un Offenbach accessible à tous, porté par une distribution éclectique. On remarquera particulièrement Julie Mathevet dans le rôle de la jeune princesse Fantasia, avec sa voix tout à fait délicieuse. La direction musicale de Dominique Trottein et les orchestrations de Manuel Peskine (allant parfois flirter avec le rock sixties ou les couleurs indiennes populaires avec les hippies) complètent ce voyage charmant. »
Stéphane Ly-Cuong - Regard en Coulisse - août 2014« Du livret d’origine, indigeste comme un banquet de famille, il extrait une émulsion spatiotemporelle cocasse et insolente »
« Sur scène, la croisière « Festival de Saint-Céré » s’amuse ostensiblement. L’équipage improvise sans crainte de se fracasser. Il navigue au milieu des décors. Sur le pont, le public est à la fête »
François Cazals – La Dépêche du Midi – 14 août 2014« Le metteur en scène rebondit sur la fable d’Offenbach pour dérouler la métaphore d’un monde qui court à sa perte. (...) C’est la grande réussite de ce spectacle, qui dépasse son cadre purement historique pour poser des questions plus fondamentales (...) Bref, un joli cocktail qui fait son effet grâce au jeu très animé des comédiens-chanteurs »
« Offenbach signe une partition colorée, alternant mélodies entraînantes et plage de lyrisme. »
« Costumes très réussis de Jean-Michel Angays »
Julian Sykes - Le Temps - 2014« Revisitant le livret avec fantaisie et perspicacité, le metteur en scène Olivier Desbordes invite ses troupes à traverser un petit siècle d’histoire sans tomber dans la pédanterie. »
« Joyeux défilé de costumes colorés et encadrés de décors à la fois sobre et évocateurs... »
« Bourré de bonne humeur, le spectacle traverse les âges sans s’essouffler. Et puise allégrement dans l’actualité pour étoffer son propos »
Alain Wicht – La Liberté – 3 janvier 2014« Le metteur en scène Olivier Desbordes, qui signe par ailleurs l’adaptation des textes parlés, tire parfaitement les ficelles de son projet scénique, manie avec aplomb les allusions à l’actualité culturelle, télévisuelle et politique, toujours avec humour, drôlerie et distance. Les chanteurs excellent dans leurs rôles et prennent plaisir à donner du relief et du sens à leurs airs, envolées et vocalises. »
« Réussite : une production inventive servie par des voix qui brillent » Dominique Rosset – L’Hebdo – 9 janvier 2014
Eric Pousaz – Scène Magazine – Septembre 2014« Le voyage dans la Lune d’Offenbach vu sous un jour nouveau par Olivier Desbordes offre une belle dose d’humour et autant de messages sur la marche du progrés, l’écologie ou la libération de la femme. Le metteur en scène a un sacré sens de l’équilibre »
La Montagne – jeudi 10 avril 2014« Amusante épopée » - GIV Le Petit Journal – du 7 au 13 août 2014« Un Voyage dans la Lune décapant »
« Spectacle servi par une ingéniosité de décors simples »
« Les chanteurs excellent dans leur rôle et s’amusent follement »
La Dépêche du samedi 2 août 2014« Le spectateur suit cette joyeuse troupe à travers différentes époques qu’Olivier Desbordes, le metteur en scène, a souhaité nous faire traverser : le cinéma muet, l’émancipation des femmes, les années hippies sans manquer les nombreuses références à l’actualité piquante de notre époque »
Marie-Jo Bouysset - La Vie Quercynoise – 7 au 13 août 2014Entre rêve, féérie, cadre historique et humour, le Voyage dans la Lune nous fait vivre un moment inoubliable ! Tous les tableaux se succèdent plus colorés, amusants et décalés les uns que les autres. (...) Julie Mathevet, la belle Fantasia, se lance dans une série de vocalises impressionnantes se croyant atteinte d’une grave maladie. Le spectateur est en haleine, il rit, il attend, quel stratagème vont-ils inventer pour contaminer la lune et vaincre ses amours impossibles ? »
La Vie Quercynoise – 14 au 20 août 2014« Le délire est à son comble, les décors et les costumes féériques, la musique fascinante. Olivier Desbordes a la qualité de pouvoir cultiver tous les genres (...). Bravo à tous, comédiens, chanteurs, musiciens et metteur en scène » Gisèle Venries – Le Petit Journal du Lot – 21 au 27 août