Opéra-comique en trois actes de François-Adrien Boieldieu, créé en 1825, sur un livret d’Eugène Scribe d’après deux romans de Walter Scott.
Durée de l'Opéra: 2h40 avec entracte
Un château objet de toutes les convoitises, un fantôme, une orpheline courageuse, un soldat vaillant mais amnésique, des enfants perdus, des coups de théâtre... Et surtout une mystérieuse Dame blanche dont l’apparition est autant souhaitée que redoutée. Cet opéra à la partition étincelante est un formidable terrain de jeu pour les artistes réunis par La co[opéra]tive.
À cheval entre l’opéra-comique et l’opéra-romantique, La Dame blanche est à la fois une grande fresque populaire et un roman d’initiation. Elle a enthousiasmé Rossini, Wagner, Weber et a même inspiré Hergé. En transposant cette œuvre dans un monde animalier, Louise Vignaud plonge l’histoire dans l’univers du conte avec une adresse aux spectateurs des plus réjouissantes. L’orchestre Les Siècles, sous la direction de Nicolas Simon, sert admirablement cette musique dense et légère, aux couleurs instrumentales aussi variées que fascinantes.
Note d'intention
“À la fois opéra-comique fondateur du genre et grand spectacle romantique, La Dame Blanche est un ouvrage singulier. En 1825, en pleine Restauration, ce conte fantasmé d’un village écossais attendant le retour de son monarque perdu résonne fortement avec le contexte pro-monarchique. En outre, il rassemble tous les clichés de l’époque, des châteaux gothiques écossais à cette vaporeuse dame blanche tout droit sortie des fantasmes romantiques. Deux cents ans plus tard, La Dame Blanche est cependant, par endroit, un opéra daté.
Il s’agit donc, pour la mise en scène, de se libérer de ces nombreux carcans et de proposer un nouveau regard sur cette histoire, autant pour rendre à la musique son éclat que pour être en mesure de dialoguer avec le public actuel. Notre parti pris est de transposer la fable dans un monde animalier, un monde imaginaire aux proportions étranges où le merveilleux prend le pas sur le réalisme. Par ce pas de côté, nous pourrons proposer un regard critique sur les personnages. Il ne s’agit pas de les caricaturer, mais bien plutôt de révéler leurs failles. Le jeune premier, vaillant petit soldat, est un oiseau sans nid qui perd ses plumes ; le méchant Gaveston, un scarabée plus élégant qu’il n’y paraît ; la jeune Anna, un insecte capable de se métamorphoser. La transposition nous permet de mettre en valeur la violence des rapports sociaux et des situations, et de réinterroger le rôle que chacun y joue. Quant à l’espace, d’une prairie à la nature luxuriante, nous passons peu à peu dans un univers fait de métal et construit par l’homme, d’un espace fait de liberté à une cage dorée. Pour plus de cohérence, les scènes dialoguées sont retravaillées et réécrites en partie, afin de rendre au récit son dynamisme et son piquant.
Notre Dame Blanche, nous la voyons comme un conte âpre, beau et inquiétant. Ce n’est pas le bonheur d’un monarque retrouvé dont il est question, mais de la prison dans laquelle les peuples s’enferment eux-mêmes en ayant peur de l’inconnu. Et il n’est pas plus brûlant sujet auquel se confronter.”
Louise Vignaud, mise en scène Mars 2020
Distribution
- Musique : François-Adrien Boieldieu
- Mise en scène : Louise Vignaud
- Assistante à la mise en scène : Sarah Kristian
- Dramaturgie : Pauline Noblecourt
- Scénographie : Irène Vignaud
- Création costumes : Cindy Lombardi
- Lumières : Luc Michel
- Maquillage, coiffure : Christelle Paillard
- Direction musicale : Nicolas Simon
- Chef de chœur : Anthony Lo Papa
- Chef de chant : Nicolas Chesneau
- Avec : Sahy Ratia
- Fabien Hyon
- Sandrine Buendia
- Henri de Vasselot
- Caroline Jestaedt
- Majdouline Zerari
- Ronan Airault
- Avec : Orchestre Les Siècles
- Choristes : Clara Bellon
- Mylène Bourbeau
- Caroline Michel
- Léo Muscat
- Olivier Merlin
- Samuel Guibal
- Ronan Airault
- Roland Ten Weges
Presse
L'ensemble de chanteurs accompagnés d'un chœur et d'un orchestre réduits à leur strict minimum apporte un agréable effet de groupe. Altamusica
Une production pleine de fraîcheur de l'opéra de Boieldieu. Le Figaro
Un spectacle joyeux et bien rodé. Tout la culture
Production la co[opéra]tive : Les 2 Scènes - scène nationale de Besançon, Le Théâtre Impérial - Opéra de Compiègne, Le Bateau Feu – scène nationale de Dunkerque, L'Opéra de Rennes, Le Théâtre de Cornouaille - scène nationale de Quimper, L'Atelier Lyrique de Tourcoing. Cette production reçoit le soutien de la Spedidam, société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes en matière d’enregistrement, de diffusion et de réutilisation des prestations enregistrées.
© Rémi Blasquez